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Enfant (devenu adulte)
Emy, 18 ans Aliénation
Chantal, 44 ans Aliénation

J'ai 44 ans et j'ai vécu l'aliénation parentale de la part de mes deux parents mais surtout de mon père envers ma mère. Toute mon enfance, mon père m'a dit et répété "Ta mère est folle" et plusieurs autres paroles dans le même genre. Tout pour la dénigrer à mes yeux. Le plus triste, c'est qu'il a réussit. Le jour où mes parents se sont séparés, j'avais 16 ans, je ne l'oublierai jamais, parce que par la suite, je ne l'ai revu que 5 ou 6 fois, jusqu'à son suicide 15 ans plus tard...Ils ne nous ont pas permis de faire la garde partagée pour mon frère et moi. Mon frère est parti vivre avec elle et moi, je suis restée avec mon père, c'est d'ailleurs ce que je voulais à l'époque car je le croyais dur comme fer: "Ma mère est folle"...Mais elle ne l'était pas. Elle a simplement été victime d'un homme narcissique et manipulateur, mais moi je ne l'ai compris que bien plus tard dans ma vie...        J'aurais beaucoup à dire sur le sujet...

Kathy, 26 ans Aliénation

J’ai vécu de l'aliénation de ma mère envers mon père ! Elle nous incitait mon frère et moi à le voler, le calomnier, Lire plus

à l'envoyer chier (désolé du terme) à enfreindre toutes règles!  Elle nous a même incité à déclarer un kidnapping et on s'est rendu au police... elle nous disait de mentir devant les professionnels (psy) et elle nous disaient quoi dessiner et comment le dessiner....

Femme d'une rare méchanceté et qui, en prenait plaisir !

Kim, 19 ans Aliénation

Cette histoire, malheureusement, heureusement, est ce qui me définit aujourd’hui et me définira indéfiniment. Lire plus

Mes parents se sont séparés lorsque j’avais quatre ans : j’étais la troisième d’une famille de quatre.  Deux demi frères plus âgés, ma sœur et moi-même. De ce que je me souviens, ma mère ne s’entendait pas, jusqu’à dire pas du tout, avec le père de mes frères et celui de ma sœur et moi. Mais qui laisse un homme quand on a quatre enfants ? Je crois qu’être monoparentale avec de jeunes enfants (3, 4, 10 et 14 ans) était ce qui effrayait le plus ma mère. Dans tous les cas, je ne le saurai jamais.

Tout d’abord, précisons qu’en tant qu’enfant, mon père était clairement sur un très haut et immense piédestal. Étrangement, aujourd’hui, malgré les hauts et les bas, c’est encore pas mal le cas. Donc, il m’a été d’autant plus difficile de traverser la séparation entre mes parents. Je me souviens que mon père était alcoolique, allait trop souvent au bar où il y avait des danseuses, revenait tard ou ne revenait pas du tout. Ma mère nous élevait seule en somme, mais je crois qu’à ce moment précis, elle préférait cela largement qu’à une autre situation.

Quand mon père était à la maison, il était saoul, méchant, il ne prenait pas ses responsabilités, pour le peu que ma mère lui donnait. Donc ce que j’ai connu est un père absent, désobligeant et alcoolique. Et ma mère a rencontré un autre homme, mon beau père. Homme merveilleux que je pourrais considérer comme mon propre père. Sauf que ce n’est jamais arrivé et ça n’arrivera jamais. Je l’aime cet homme, de tout mon cœur, je ne le nie pas, mais à mes yeux il ne sera jamais plus que le remplaçant.

Au début, ma mère essayait de garder une potentielle relation entre elle et mon père, afin qu’on en ressente pas le côté néfaste qui se dégageait de cette séparation. Malencontreusement, je crois qu’au fil du temps, elle a laissé de côté cette résolution pour finalement s’attaquer à lui avec une haine tellement féroce que ma sœur et moi se tenions à carreau lorsqu’il s’agissait de notre géniteur.  « C’est un menteur, un manipulateur, un trou du cul, un ci, un ça, ne croyez pas ce qu’il dit et blablabla. » de mes quatre ans jusqu’à aujourd’hui, toujours et encore lorsque la discussion « papa » s’entendait. Je ne suis pas au courant du trois quarts de ce que mes parents ont pu avoir comme discussion, mais de ce que je sais, ça n’a jamais été joli joli. Ils se rabaissaient mutuellement, sans cesse. Même aujourd’hui. C’est une guerre pour savoir qui de nous, les filles, allons le plus aimer, idolâtrer entre elle et lui.

J’ai vécu tout mon enfance avec ma mère.  Donc ce genre de situation, je l’ai vécu un million de fois et je le vis encore. Ça n’allait pas plus loin, la vie continuait. Je ne cacherais pas que ça m’a déprimé longtemps, très longtemps. J’ai été diagnostiqué avec un état dépressif à l’âge de onze ans, je terminais mon primaire deux ans après. Et je crois qu’avec le changement hormonale, l’état que je ressentais devenait plus… sauvage, plus douloureux. J’ai fait ma première tentative de suicide à l’âge de 13 ans, j’étais en secondaire 1.

Je crois que nous vivons tous et chacun la chose différemment. Moi, c’est surtout mon psychologique qui a été atteint. J’ai été blessée, détruite dans mon fort intérieure. Et bizarrement, j’avais l’impression que ma mère y prenait plaisir. En quelque sorte, elle me détestait, parce que je voulais connaître mon père, que je continuais de l’aimer. Le souvenir le plus exact que je peux donner se déroule à mon anniversaire de 16 ans. J’avais recommencé à parler à mon père via les réseaux sociaux durant l’été, suite à un silence radio ayant duré plus de cinq années, il m'invitait pour fêter noël.

Je n’étais peut-être plus un enfant à ce moment-là, mais j’ai ressentis une joie incontestable face à cette invitation. Pour ma mère, par contre ce fut autre chose. Je crois que ça a été la dispute la plus féroce qu’il y eut entre nous. De mon anniversaire, jusqu'à ce que je parte chez mon père, elle ne m’adressa pas la parole. Jamais. Quand j'entrais dans une pièce, elle en sortait en coup de vent. Comme si ma simple présence la dégoûtait. À ces dates-là, je recommençais mes antidépresseurs à cause d’une relation amoureuse néfaste, mais la dose n’était clairement pas assez forte pour me faire tenir le choc de cette situation. J’ai recommencé à me mutiler, plus souvent, plus profondément. Je voulais mourir. Mais je me suis quand même rendu chez mon père pour Noël.

Quand je suis revenu, un mur de silence m’attendait, c’était tendu, ça me rendait mal à l’aise et encore plus mal dans ma peau. J’ai commencé à vivre chez mon petit ami pour ne plus mettre les pieds chez ma mère chez qui, je le sentais, allait me faire basculer jusqu’au point de non-retour. Point auquel je n’avais aucun problème à me rendre mais je considérais quand même ma mort comme quelque chose d’important : ce n’est pas ma mère qui viendrait à bout de moi, mais bien moi-même. J’ai grandis avec l’idée que je me suiciderais à l’âge de 18 ans, peu importe où je serais rendu dans ma vie à ce moment-là. Ça me suffisait.

Bien entendu, âgé de bientôt 20 ans, je vous laisse comprendre que ce n’est pas arrivé. J’ai rencontré les bonnes personnes au bon moment. Et aujourd’hui, malgré que ma mère se soit calmée, je remarque son amertume flagrante face à ma relation père-fille que j’entretiens avec mon paternel. Je n’ai pas la meilleure des relations avec mes parents, je ne me considère pas proche d'eux et je ne crois pas qu’ils auront un jour ma confiance. Ils ne la méritent pas.

Quand vous vous séparez, évitez de faire souffrir vos enfants. Le père de tes enfants est peut-être un enculé dans la vie de tous les jours, mais il reste la personne que tes enfants vont vouloir chérir jusqu'à la fin de leur vie. Tu n’as pas à décider pour eux quel parent ils vont détester. La sélection naturelle s’occupe de ça bien comme il le faut. Tout ce que tu as créé maman, c’est mon mal être et mon envie de te détester toi du plus profond de mes entrailles. Mais tu es la personne qui m’a élevé, donc je vais toujours t’aimer. Je vous aimerais toujours et à jamais, peu importe vos agissements à toi et papa.

Raphael, 46 ans Aliénation

Mes parents ont divorcé lorsque j'avais 18 ans, mais à l'âge de 15 ans mon père m'a demandé de faire en sorte que ma mère ne le quitte pas. Ce que j'ai fait, par le biais d'une lettre, je me suis vu rentrer en conflit avec ma mère. Lire plus

Je la savais infidèle depuis plusieurs années, mon père me l'ayant déjà confié à de multiples reprises, je me suis senti fort de protéger mon père malheureux. Il n'a jamais discuté avec moi de mon intervention. J'ai géré seul les bouleversements intérieurs qui me traversaient. Ainé d'une fratrie de 4, cela me paraissait normal. Ma mère a attendu mon départ de la maison pour divorcer, mais le lien avec elle s'était rompu dès mes 15 ans (pour ce qui me concernait, dans le secret de mon cœur). Mes frères et sœurs sont restés vivre avec mon père, j'ai continué naturellement à servir de bouclier et de bras armé à mon père lors des conflits qu'il avait avec son ex-femme. Nous (la fratrie) n'étions épargnés d'aucun détail de leurs problèmes relationnels, des frasques de ma mère... ; les noms d'oiseau volaient bas à son encontre.

Au fil des ans, j'ai fini par rompre totalement avec ma mère, je n'ai plus son téléphone, alors qu'elle habite à 20 km. Résonne toujours en moi cette injonction de mon père : "Va calmer ta mère !". Un jour, je l'ai même giflée, pour une histoire qui ne me regardait pas. Toujours plus fort, je me sentais, à protéger le père, la fratrie. Car j'étais le seul à détenir ce pouvoir illusoire de protéger le faible père de son ex-femme. Mes frères et sœurs ont entendu les dénigrements, mais ils ont conservé une mère, et n'ont pas dû "agir" pour le père.

J'ai pu me marier, avoir 2 enfants, mais en moi tout est cassé, dévasté. Sous la façade lisse d'un homme au caractère fort (voire colérique), ma vie affective est un désastre, et j'ai peur des femmes. Je veux dire j'ai peur de les aimer, qu'elles me rejettent. Je les aime comme un enfant ; c'est un hasard heureux, presque un choix par défaut, qui m'a glissé dans le lit de ma femme, la seule que j'ai connue, et qui n'en demeure pas moins formidable. Les femmes dont j'étais follement amoureux, je ne les ai jamais touchées...

Voilà, aliénation parentale ou pas, je comprends que ma mère me manque aujourd'hui, que je n'ai pas dit le mot maman depuis 30 ans, que toute la colère que je lui portais se dirige aujourd'hui vers mon père : j'ai l'impression qu'il m'a volé ma vie. Et que je n'ai plus de famille, me sentant rejeté de tous, à oser dénoncer le père. Ma souffrance est minimisée, incomprise. Même si je crois n'être que le patient désigné d'un système malade.

Frederic, 46 ans Aliénation

Depuis mon enfance, ma mère m'a souvent confié qu'elle voulait se séparer de mon père, peut-être pour de bonnes raisons, peut-être pas.. Quand mon père rentrait du travail il fallait "faire voir de rien" et durant la journée je subissais ses foudres lors de nombreuses crises. La séparation n'a jamais abouti. La qualité de la relation de mes parents se détériorait avec l'âge à cause de plusieurs accidents fortuits et malheureux. Lire plus

J'ai essayé d'être présent de mon mieux et j'ai écopé plus souvent qu'autrement. Ma mère préparait de le quitter pour quelques semaines en laissant une note sur le frigo et c'est au même moment que mon père est décédé. J'étais parti - très inquiet - quelques jours en vacances, c'est arrivé en mon absence. À mon retour, j'ai réalisé que quelque chose avait changé dans l'attitude de ma mère. Quelques temps après, une amie invitée a dit "ton père ne sera plus là pour te protéger". À cet instant précis mon regard a croisé celui de ma mère et son visage a changé pour de bon. Depuis cet événement ma mère ne me parle qu'en utilisant "nous" et "on" dès que j'ouvre la bouche. Ça sonne faux et je n'y crois pas.

J'ai passé par tous les moyens : m'expliquer à elle, en parler à des membres de ma famille, des amis, un psychologue, un psychiatre, des lettres, des courriels, des téléphones, de la présence, de l'absence, faire mon introspection, brasser tous mes sentiments, il n'y a plus rien à faire. Ma mère continue de me dire que c'est normal pour les femmes et elle insinue que c'est moi qui suis malade.

Pour moi les dommages sont profonds et j'ai décidé de couper les ponts définitivement. Il me reste encore du travail à faire pour gagner de la confiance en moi et réussir à faire les meilleurs choix dans ma vie affective. Enfant, je me disais que j'aurais deux vies : la première durant la vie de mes parents et la seconde, après leur décès. Les parents toxiques devraient être soignés car ils brisent la vie de leurs enfants au lieu de régler leurs propres problèmes.

Estelle, 44 ans Aliénation
Audrey-Anne, 25 ans Aliénation
Aurore, 27 ans ans Aliénation
Mère
AiMe, 36 ans Réconciliation

Je suis la mère de trois filles âgées de 11-13 et 15 ans. De janvier 2016 à novembre 2017, chacune leur tour elles sont parties, chacune leur tour, elles sont revenues. Lire plus

Heureusement, jamais les trois ne sont disparues de ma vie en même temps. Je suis une mère victime de la mise en place d'un processus d'aliénation parentale, mise en place par le père de mes enfants, mon ex-conjoint. Au début, il a fait de ma plus vieille sa confidente en l'amenant tranquillement à me détester, à m'en vouloir, sans qu'elle ne comprenne pourquoi. Il a fait d'elle une victime. Il l'a isolée du reste du monde.

Il fera la même chose avec les deux autres, chacune leur tour. En janvier 2016, mes deux plus grandes me rejettent. Elles reviennent de chez leur père avec un discours agressant, voir destructeur. Elles sont impolies, distantes et leur ton est constamment accusateur. Je ne les reconnais plus. Elles, auparavant si agréables, iront jusqu'à me dire « criss de folle » avec un tel détachement. Croyant que l'adolescence est pire que ce que j'aurais pensé, je les laisse quitter ma demeure pour aller vivre chez leur père. Elles semblent si malheureuses à mes côtés. À ce moment, je suis loin de me douter qu'elles ne reviendront pas tout de suite et pire qu'elles reviendront en milles morceaux. Seule la plus jeune restera chez-moi. Chacune leur tour, elles reviendront, une en mai, l'autre en juin, pour repartir en septembre. Ma plus jeune fera la garde partagée. Par contre, de avril à septembre, elle restera chez moi, vu la pression qu'elle vit chez son père de ne plus revenir chez-moi. Le père mentionnera plus tard aux intervenantes de la DPJ, que pour mes filles, je ne suis pas une mère, mais bien plutôt, « un genre de tante ».

Ma seconde fille voit clair dans le jeu du père en octobre 2016 et revient chez moi. Elle essaie quelques jours plus tard de fuguer sans trop de succès et s'automutile à quelques reprises. Elle est en sixième année et elle a 12 ans, à ce moment. Je la force alors à voir une psychologue. Les résultats sont nuls. Je dois attendre que le désir de traitement vienne d'elle. Aujourd'hui, elle est capable d'une belle analyse. Elle a de beaux projets et retrouve le sourire que je lui ai connu avant la destruction. Elle sera partie 9 mois. Elle ne ressent plus le besoin de revoir son père, elle veut attendre sa majorité.

Mon ainée revient, quant à elle, en septembre 2017, complètement dévastée. Elle quitte la demeure paternelle suite a de mauvais traitements psychologiques et éducationnels. Elle a subi les foudres de son père pour avoir demandé à venir chez moi plus souvent. Elle est partie presque deux ans. Nous avons eu très peu de contacts. Elles préféraient me garder loin. C'était moins douloureux pour elle. Et je l'avais bien compris. Je devais accepter. Aujourd'hui, elle souffre encore. Elle s'est aussi automutilée après avoir réalisée les torts psychologiques que son père lui a fait subir. Elle est présentement suivie par une psychologue. Elle s'isole beaucoup, mais a aussi de bons moments. Par chance, elle a de bonnes amies. Elle veut voir son père souffrir. Elle ne veut plus le voir.

Ma cadette quitte aussi mon domicile en janvier 2017. Elle revient 10 mois plus tard par la voie du tribunal de la jeunesse. Elle est tout au long de ces années toutefois moins froide, moins agressive et moins distante que ses sœurs. Elle est aussi suivie en psychologie. Elle ne s'est pas automutilée, mais elle souffre d'anxiété. Elle a toujours en elle le sentiment de devoir prendre en charge son père. Elle est la seule qui voit encore son père sous supervision de la DPJ.

Je suis la mère de trois jeunes filles qui ont besoin de leur mère et d'être bien entourées. Je suis l'amoureuse d'un homme merveilleux qui est demeuré à mes côtés durant cette tempête. Je suis la fille de grands-parents qui ont pendant un temps perdu leurs petits-enfants. Je suis une femme pour qui la famille est d'une si grande importance. Je suis une femme qu'on a tenté de détruire. J'ai su aller chercher les ressources dont j'avais besoin. Je ressors de cette mésaventure, qui n'est pas complètement terminée, avec des séquelles graves certes, mais aussi avec de l'espoir. J'ai toujours gardé espoir et aujourd'hui mes trois filles sont auprès de moi. Gardez toujours espoir. C'est difficile, c'est toujours trop long, mais un jour la lumière paraît au bout du tunnel. Espérons qu'en 2018, on réussira à sensibiliser la population aux dommages de l'aliénation parentale.

Une survivante de l'aliénation parentale,

Maryse, 50 ans Aliénation

Je témoigne pour plusieurs raisons ; la première est qu'il puisse éclairer toute personne sur les troubles occasionnés par l'aliénation parentale en vue de comprendre et contribuer à la prévention. Je souhaite également qu'il puisse engendrer un sentiment de réconfort, de support et d'espoir auprès d'un enfant ou d'un parent concerné par l'aliénation parentale. Finalement, j'espère que mon histoire personnelle puisse contribuer à l'éducation populaire, à la sensibilisation et à la création de moyens qui permettraient d'agir efficacement à l'allègement des souffrances occasionnées et dont la gravité est déposée principalement sur des enfants. Lire plus

Entre 1990 et 1994, j'ai donné la vie à 3 enfants magnifiques en idéalisant l'avenir pour eux et pour la famille. Dans un naturel, ils ont été cajolés, soignés, protégés et encouragés par leurs parents afin d'évoluer et grandir avec épanouissement et amour. Malheureusement, en 2008, une rupture conjugale s'est annoncée. Chacun de nous a basculé, se retrouvant fragilisé et instable devant une épreuve inconnue. 

Les enfants étant de jeunes adolescents, avaient la liberté de s'installer chez papa ou chez maman. Il n'y avait pas de règle de garde définitive. En tant que parents, nous étions disposés à les accueillir tout simplement et eux libre de partager le temps, ce qu'ils ont fait de manière autonome et équitable dès le début. 

Pendant la période de réorganisation familiale, la dynamique est devenue de plus en plus difficile et sous tension. Des petites pointes de différends et d'opposition sont apparues. De manière graduelle et grandissante, les enfants réagissaient aux propos par affrontement. Les dérangements arrivaient de façon aléatoire, d'un enfant à l'autre, et chaque détail devenait valable pour nourrir une critique. 

À tour de rôle, des questionnements se manifestent chez les enfants, à la recherche du vrai et du faux. J'ai donc compris que des propos concernant les conflits parentaux étaient communiqués aux enfants et compris également qu'ils étaient probablement la cause de nos difficultés relationnelles. Les enfants se retrouvaient entremêlés à des débats d'ordre monétaire et des mésententes parentales en plus d'être transportés par la réaction d’un et de l'autre. 

Leur tempérament est devenu de plus en plus hostile envers moi et ils ont commencé à repousser la proximité. J'ai tenté de dialoguer mais l'ouverture n'y était pas et les portes souvent closes. Finalement, je me suis dit qu'il valait mieux pratiquer le silence et attendre le retour de la douceur. Je croyais nous soulager ainsi. 

Par la suite, des critiques, des jugements, des blâmes répétitifs sont nommés à mon endroit dont celui d'être une très mauvaise mère et horrible d'infliger la misère à leur père. Tout était source de rivalité. Tout ce qui m'était associé était mauvais, j'étais nommée comme étant «la » responsable des troubles familiaux. 

Les remises en question pour moi se multiplient, l'incompréhension est omni présente et ma détresse est angoissante. Des cloisons s'installent de plus en plus entre nous et finalement l'isolement est le lieu où j'ai l'impression d'être à l'abri. La tristesse s'imprègne dans tout mon corps et l'inquiétude habite mon esprit en permanence. La distance et le rejet de mes enfants est une réalité inconcevable et inexplicable, j'ai besoin d'aide, je me sens perdue et seule. 

Pendant que j'y perdais mes forces et mes moyens, me retrouvant de plus en plus anéanti, une personne me fait découvrir le phénomène de l'aliénation parentale. Enfin, une explication qui se confirme à l'assemblage des morceaux. 

Le temps qui était habituellement un élément d'appui pour espérer des changements positifs, m'annonce au contraire qu'il a été mon rival. Le passé avait donc été au service du futur. Le temps avait servi sournoisement au renforcement de l'un pour l'élimination de l'autre, en prenant comme antagoniste, les enfants. Une munition très puissante, l'amour des enfants. Nos liens essentiels et inestimables, entre les enfants et moi, basculent vers l’inconcevable ; 

Premier départ... ma fille m'écrit un mot dans lequel elle m'associe comme une entrave à l'équilibre des autres et d'elle-même. Elle me dit que je suis la cause de tous les ennuis et n'engage plus de relation. Ce rejet m'inflige une souffrance paralysante. Au fil du temps, trois échanges malhabiles ont eu lieu mais sans succès. Je portais la méfiance et le sentiment d'un piège. Deux personnes, deux histoires vécues différemment pour un même objectif qu'il ne faut pas nommer pour espérer une suite. Comment faire...elle n'était plus comme avant et devait en sentir tout autant. Après 8 ans de quasi silence elle m'a envoyé des voeux d'anniversaire (été 2019), je garde espoir, elle sait que je l'aime. 

Peu de temps après, le deuxième départ s'annonce. Le plus jeune de mes fils conteste les règles et l'encadrement que je croyais nécessaires pour lui. Ma demeure est traduite comme un lieu de vie qui brime et réprimande. Il diminue ses visites, ne revient plus et ne répond plus à mes appels. Après 3 ans de silence, il manifeste un possible échange. Malheureusement, ses intentions provoquent de fortes réactions et il se fait rejeter cruellement par son père. Il dépose une requête légitime à la cour afin d'obtenir un soutien financier pour poursuivre ses études. Rapidement, il subit une pression menaçante de la fratrie si son recours en justice demeure. Il a tenu au respect de ses droits en pensant à son avenir et par conséquence il a subi une rupture de lien définitive avec sa sœur et son frère. Étant un enfant éprouvé par l'aliénation, il a démontré une grande force et du courage mais il en demeure blessé pour la vie. Puisque les faits qui caractérisent l'aliénation sont maintenant reconnus entre nous, il m'a dit dernièrement "tu sais maman que si la cour m'avait indiqué d’aller chez toi j'aurais contesté tellement j'étais aliéné". Bien que mon fils porte des cicatrices fragiles, notre lien affectif a repris son cours. Il sera en mesure de bien servir son métier puisqu'il exerce maintenant dans le droit familial.  Il faut conserver l'espoir.

Finalement troisième départ...l'aîné qui était aussi distant, me visite pour me faire part qu'il est en désaccord sur le fait que son frère mène son père en justice. Ayant subi 2 départs, je ressens les signes et je sais qu'il est sur le point de me quitter aussi. Je le vois encore me regarder à son départ alors que je lui dis "je t'aime". J'ai vu dans son regard qu'il n'était pas bien. Il est parti et n'a plus jamais répondu à mes appels. Il est aujourd'hui un jeune père de famille et je n'ai pas la jouissance d'être grand-mère. Je n'ai jamais eu de retour malgré quelques tentatives. 

Les situations renversantes et troublantes sont nombreuses. Voici 4 exemples de situations vécues avec chacun des enfants et pour moi-même ; 

• Un enfant m'écrit un mot dont plusieurs propos sont clairement dictés par le père. Un mot pour m'indiquer combien je suis une mauvaise mère et dans quelle condition je place son père et toute la famille. Il est inscrit des informations que seul le père connaissait et qui confirme des communications nocives aux enfants. Cet enfant a prononcé avec exactitude la phrase suivante ; "moi je suis loyale envers mon père, il m'a tout donné, lui il a tout fait pour moi". 

• Un enfant sonne à la porte après quelques mois d'absence. Il entre et ne répond pas à mes questions sur ses études, ses amours, sa vie. Il me présente des bordereaux de transfert bancaire et me dit comme un enfant robotisé "tu dois de l'argent à papa, il faut que tu signes ces papiers", je lui dis "répond à mes questions, comment vas-tu". Il me dit "je suis venu pour que tu signes les papiers". J'ai déchiré les papiers sous ses yeux et lui ai demandé à nouveau comment il allait. Il a quitté sans me répondre pour rejoindre son père. 

• Un enfant est à table pour son souper d'anniversaire. Pendant le repas, il reçoit un appel de son père sur son cellulaire. Il revient à la table et nous indique que son père le réclame avec urgence.  J'apprends alors que les enfants vivent des tensions face à l'état suicidaire de leur père. Mon fils a quitté la table sans terminer le repas, les ballons et les cadeaux d'anniversaire sont restés là, il n'a jamais téléphoné par la suite, ni même réclamé les cadeaux offerts. 

• Un de mes supérieurs m'informe que mon ex-conjoint est venu le voir pour l'informer de ma personnalité et qu'il valait mieux se méfier de moi étant une putain, une menteuse et une voleuse. Cette visite intentionnelle pour me causer du tort n'a jamais eu les effets escomptés. Cette propagation de rumeurs a été présente pour tous les gens qui pouvaient me connaître. 

Ma souffrance a été tellement profonde, le rejet de nos enfants est un mal difficile à soigner. Je me suis refermée sur moi-même pour m'épargner d'un déclin et de l'agonie. 

Voilà 9 ans que nos vies sont en déséquilibre. Je reconnais et comprends de plus en plus la grandeur des souffrances que cela occasionne. Des conduites qui maltraitent et brisent à jamais l'esprit et le cœur des enfants. Des conduites qui nous ont fait perdre l'amour entre nous. J'ai perdu ce que j'avais de plus précieux, mes enfants. Les dommages ont été collatéraux portant atteinte aussi à la rupture de lien avec les grands-parents. Évidemment, je porte une profonde désolation sur leur vie chamboulée, sur mon incapacité à identifier des moyens pour les protéger, d'avoir obéi à la peur, de les savoir otages à des blessures pour des raisons inacceptables.  Je porte également des regrets d'avoir retenu mes envies de communiquer par crainte de vivre à nouveau le rejet trop souffrant. Après plusieurs années de distance, je ne sais plus comment les aborder.

Je souhaite que l'aliénation parentale soit mieux connue par la société, le système de justice et d'éducation, les professionnels en santé et la DPJ. Que l'aliénation parentale soit reconnue, interdite et dénoncée au même titre que l'intimidation et le harcèlement le sont aujourd'hui. 

Si un enfant aliéné lit mon témoignage, je souhaite qu'il trouve le soutien nécessaire à l'assemblage des éléments de compréhension et de reconstruction. Je lui souhaite la force et le courage de reprendre l'amour auquel il détient les droits afin de recevoir l'amour de ses deux parents dans la paix et le respect. Je lui souhaite d'être en paix avec ses choix. Je souhaite que le parent rejeté puisse trouver la force de communiquer son amour pour ses enfants même si la réponse ne vient pas. Continuer d'exprimer aux gens qui vous entoure l'amour que vous portez pour vos enfants car le simple fait de vous exprimer démontre que le lien demeure pour vous malgré tout. Je souhaite que la personne aliénée conserve la capacité à reconnaître ses qualités parentales et personnelles, qu'elle exprime ses souffrances tout en gardant la force et l'espoir. Je souhaite bien entendu que les parents éprouvés puissent être écoutés, compris et soutenus afin de protéger les enfants. 

Mes enfants, vous êtes dans ma vie à tous les jours, j'aimerais tant vous prendre dans mes bras. Je vous aime sans condition.

Christine, 54 ans Aliénation

Il m’arrive souvent de fermer les yeux et d’espérer que tout ceci ne soit qu’un cauchemar! Et non, la réalité est telle que je dois y faire face à chaque lever du soleil. Lire plus

Suite à ma séparation en 2007, le processus d’aliénation parentale a tissé sa toile au fil des années. Mon fils n’avait que 4 ans à l’époque, et depuis sa plus tendre enfance, il baignait dans la violence psychologique et physique. La garde partagée n’a pas fonctionné. Au retour de la semaine passée chez son père, l’attitude de mon fils devenait de plus en plus désagréable, celui-ci était agressif envers moi et verbalisait des phrases telle que : « Je vais crier et grand-mère va appeler la police. C’est ta faute si papa n’est plus à la maison. » La grand-mère paternelle occupait le logement au-dessus de ma tête. Après trois ans, comme elle continuait de me faire la vie dure (policier aux deux semaines, pompiers, bris dans son logement, etc…), je me suis résignée et suis partie vivre en région. Le père ne voulait pas la garde et en même temps a tout fait pour faire perdurer les procédures judiciaires, c’était sa façon à lui de gagner du temps. Suite à un signalement pour mauvais traitements que j’aurais fait subir à mon fils, les procédures judiciaires ont été mises sur la glace le temps de démêler le tout et d’obtenir un rapport. En 2009, les intervenants n’étaient pas à l’aise avec le phénomène d’aliénation parentale et comme le père assumait bien en général, les soins de base à l’enfant, la situation a été traitée comme un conflit de séparation. Des mesures ont été mises en place et devinez quoi toutes les raisons étaient bonnes pour ne pas les respecter. Je me présentais au service de garde, mon fils avait déjà quitté avec la grand-mère alors que c’était mon droit d’accès. Le père a fait des démarches en pédopsychiatrie, je n’ai jamais été informé. Il a même convaincu les spécialistes que je n’avais plus d’autorité parentale. Je finissais toujours pas découvrir ses stratagèmes pas hasard. En février 2010, j’ai lâché prise avant de ne plus avoir de ressources et d’y laisser ma santé. J’ai renoncé à la garde croyant que la situation se stabiliserait. Erreur, l’escalade s’est poursuivie de plus belle. Alors que mon fils n’avait que 7 ans, il m’a été impossible d’exercer mes droits d’accès pendant 6 mois, toutes les raisons étaient bonnes (il est malade, une activité, etc…).

Au cours de ces années, le père m’avait à plus d’une reprise fait sous-entendre que mon fils ne voudrait plus me voir un jour si je ne changeais pas. De 2007 à 2015 fut un marathon entre les travailleurs sociaux, éducateurs spécialisés, expertises psychosociales et la justice.

Avril 2015, le couperet tombe. Je me présente au domicile du père comme à toutes les deux semaines, mon fils refuse de venir, il me dit : « Je n’irai pas avec toi, tant que tu ne changeras pas.» J’ai tenté de discuter avec lui mais sans résultat, la grand-mère qui était présente entre lui et moi, me dit devant mon fils de quitter tel que demandé par ce dernier. J’y retourne deux semaines plus tard, et j’obtiens le même résultat. Je retourne chez moi, contacte les intervenants au dossier et les avise que je ne retournerai pas une troisième fois, même eux sont dépassés par la situation. J’ai écrit à mon fils en lui disant que ma porte demeurait ouverte et que j’attendrais un signe de sa part. Il m’était impossible de lui parler, un système de filtrage d’appel était contrôlé par le père. Pendant deux ans, j’ai acheminé régulièrement des courriels à mon fils lui demandant de ses nouvelles, et ce, malgré le fait que je demeurais sans suivi de sa part.

Août 2017, revirement de situation! Mon fils me contacte, il souhaite revenir. Je suis sur mes gardes, que me prépare-t-on?? Beaucoup de questions et peu de réponses claires tant par mon fils que par la grand-mère. Ce n’est que suite à l’appel d’une intervenante de la DPJ que j’ai commencé à y voir plus clair et à comprendre ce qui se passait. Mon fils avait 12 ans la dernière fois que je l’avais vu, il a maintenant 14 ans. Je le regarde et j’ai l’impression qu’un siècle est passé depuis notre dernière rencontre tellement il a changé. Pour le moment, mon fils est placé en centre, car nous devons réapprendre à nous connaître et à nous apprivoiser. Je nous fais confiance et le temps sera notre meilleur allié. Je demeure aux aguets car même si le père s’est retiré, il n’en demeure pas moins que sa complice (grand-mère) est toujours présente. Ma traversée d’ombres et de peu de lumière m’a permis d’acquérir beaucoup de résilience.

Ce n’est au printemps 2017 que j’ai été en mesure de mettre un mot sur ce que je vivais, et ce, grâce à une amie. Suite à l’écoute de l’émission radiophonique « Table ronde d’Isabelle Marchéal portant sur la journée internationale de sensibilisation à l'aliénation parentale (25 avril), c’est toute une gamme d’émotions qui m’a happé de plein fouet (pleurs, colère, rage, incompréhension, etc.). Deux mots me viennent en tête pour décrire comment je me sens suite à ces dernières années, impuissance et injustice. Je ferme les yeux et ose croire que ce cauchemar est maintenant terminé!

Mon constat suite à toutes ces années tumultueuses est que le système judiciaire ainsi que les intervenants (travailleurs sociaux, psychologues, avocats, etc.) ne sont pas outillés pour faire face à une telle situation. Les juges font fi des rapports présentés par les spécialistes qui osent dénoncer la situation, on préfère parler de conflit de séparation. « Aliénation parentale » est un mot tabou dans le milieu juridique, il y a toute une éducation à faire autour de ce phénomène qui prend de l’ampleur et fait des victimes silencieuses. Et ces victimes ce sont nos enfants!

Valérie, 45 ans Aliénation

Ma fille a été victime d'aliénation parentale. Je n’ai pas vu ma plus jeune de 14 ans pendant 2 ans et demi. Je n'ai rien vu venir. Je ne connaissais pas ça, l’aliénation parentale. Lire plus

Elle a décidé comme un coup de fouet qu'elle ne revenait pas à la maison. De multiples accusations étaient portées contre moi et mon nouveau conjoint. Nous étions pourtant de très bons parents. Mais à 14 ans, c'est l'âge où l’enfant peut désormais choisir où il souhaite vivre, et le père le savait très bien. Il avait essayé avec ma plus vieille exactement au même âge. Heureusement cela n'avait pas fonctionné avec la plus vieille.  

Mais à coups de charme et de cadeaux, à coups de paroles contre nous (mon conjoint et moi) et de mensonges à l'avocat de ma fille, l'avocat de ma fille en vient même à m’accuser (sans même m'avoir rencontré, ni parlé, ni vérifié) que ma fille a peut-être des séquelles de son vécu chez moi... Tout cela était très utile à mon ex qui s’en servait pour justifier ses mensonges. Il en a aussi profité pour tout tirer à son avantage : 5 demandes de garde, baisse de pension (5 rondes de dépenses exorbitantes en frais d’avocats et douleurs psychologiques), et analyse psychosociale refusée par le père et ma fille car c'était moi la méchante ! L'aliénation c’est aussi : manipulation, harcèlement, espionnage, jalousie, fraude, abus en pension alimentaire.

Perdre mon enfant a été atrocement douloureux. Il m’est arrivé de penser au suicide. Je vis avec une angoisse constante qui fait que chaque émotion m'est maintenant difficile. J’ai suivi des thérapies, mais je n'ai plus de confiance envers les avocats, les psychologues et les travailleurs sociaux. Ils semblent tous fermer les yeux car c'est trop compliqué et difficile à prouver.

Malgré tout, je n'ai jamais abonné, j’ai continué de témoigner mon amour à ma fille par des petits textos, cadeaux envoyés, invitations, etc. Je ne recevais jamais de réponses ou de retour, mais cela a porté fruit car après 2 ans et demi elle est revenue un peu vers moi à l'occasion de Noël. Elle a revu toute ma famille alors qu’elle avait complètement coupé les ponts avec eux aussi durant ces 2 années. Nous l'avons tous accueillie à bras ouvert sans questions, sans commentaires sur le sujet. Nous lui avons simplement exprimé le bonheur que la revoir nous procurait. La relation est encore critique et fragile, mais je la vois plus souvent maintenant.

Cela dit, même si je suis sa mère, je ne peux plus être un vrai parent, je n'ai plus aucun droit sur son éducation car tout se retourne contre moi, je dois donc me contenter de savourer sa présence. Aujourd’hui, un simple mot d'amour ou un cœur (texto) venant d'elle (alors qu'il y en avait tout plein avant l’aliénation) me fait le plus grand bien. Mon estime de moi m'a réellement sauvée ! 

Anne, 48 ans Aliénation

Les enfants, nos précieux enfants que l'on aime de manière inconditionnelle ! Malheureusement, il arrive parfois qu’il devienne de plus en plus difficile de les aimer. Pourquoi ? Certainement pas par manque d’amour. Plutôt à cause d’un mur qui se bâtit sournoisement. Mais comment est-ce possible ? Lire plus

Avec un parent malheureux qui choisit de démolir peu à peu l'autre ... Au moment de la séparation, mes enfants étaient toujours jeunes, et ils firent la navette 1 semaine sur 2 chez l’un, puis chez l’autre.

Le désir de vengeance toujours présent chez le père de mes enfants , il continua à me dénigrer et de plus belle auprès de nos enfants. Le père a demandé la garde exclusive de mon fils à ses 14 ans pile, pas une journée de plus. À cet âge, c'est l'enfant qui décide. Volet de ma vie que j'aimerais bien oublier mais impossible car ce n'est pas un événement mais un processus.

Ma fille grandit et continua de faire la navette malgré les nombreuses tentatives d'obtenir sa garde exclusive à elle aussi. Lui et sa nouvelle conjointe ont envoyé sur une base quotidienne, et ce pendant des années, des textos et courriels mentionnant qu'il ne restait que x nombre de dodos avant de revenir chez eux, que le supplice serait bientôt fini, de ne pas lâcher, etc.. Eh oui, lorsqu'elle était chez moi c'était un parcours obligé et presqu'une pénitence. La joie de vivre de ma petite s'est transformée en angoisse. Avec le regard éteint et la rage au cœur, elle est entrée dans l'adolescence. 

Tout ce récit pour vous décrire ce fameux mur que crée l'aliénation parentale. L'amour inconditionnel d'une mère fut mis à dure épreuve. Il faut garder la foi et espérer que le temps amoindrisse ou améliore la situation.                                               

Les années ont passés et les enfants sont maintenant de jeunes adultes. Leur père est décédé depuis quelques années d’un cancer. Est-ce que le temps règle les choses ? Non. Mais les douleurs s’estompent.

Une belle histoire tout de même, celle de mon fils qui s'est rapproché tout en douceur. Un contact ou deux par année puis un souper, il y a un an, en tête à tête avec moi. Une porte s'ouvre. Quel beau cadeau.  Probablement le plus inattendu et le plus réparateur. Une blessure qui se guérie uniquement par l’amour.

Avec ma fille, il reste tout un défi : celui de la déculpabiliser. De quoi ? Elle s'imagine que puisque qu'elle a fait la navette entre son père et moi, elle a passé moins de temps avec lui, et maintenant il est mort. Elle s'en veut, elle m'en veut et elle est en colère. Une rage intérieure, un mal être.

Quels sont maintenant ses repères ? Un père qui n'est plus, un père à qui elle a fait la promesse implicite de ne pas aimer sa mère. Un frère qui revient au bercail tout sourire, alors qu’il a tant fait pleurer sa mère. Combien injuste pour une fille qui n'est jamais partie, elle, mais qui n’est là qu'à moitié. Physiquement présente, elle rêve d'être ailleurs et loin de toute cette souffrance qu'elle veut oublier. Surtout ne pas en parler. On se texte alors ?

Nous, comme parents, ce que l'on souhaite avant tout est de donner le meilleur de nous-mêmes à nos enfants. Et puis vient le temps de les regarder prendre leur envol, entendre parler d'eux et être fiers. On y est presque. La brume s’évapore. Il reste des séquelles, le printemps revient. Retour à l'espoir.  La vie sera douce.  Je vous le dis. Le bonheur est à portée de main à qui le veut bien.

Diane, 53 ans Aliénation

Pour moi, l'aliénation a commencé avec moi en 1990. Mon ex a réussi à m'éloigner de ma famille et de mes amis, en me répétant sans cesse que c'était des gens dangereux. J'en ai même perdu ma propre identité et tous mes points de repères. Lire plus

Malgré ce que ce dernier me faisait subir, j'ai décidé d'avoir un enfant avec lui. J'espérais que la situation allait changer. Erreur, la situation a dégénéré à un tel point que j'ai dû être hospitalisée plus de 3 mois étant donné ma piètre condition. À mon retour après ma thérapie, j’ai décidé que la situation avait assez durée et que je devais quitter avec ma fille si je voulais continuer à vivre.

Toutefois, j'étais plus que consciente, que le pire était à venir. Par la suite, il s'en est pris à notre fille à un tel point qu'un expert psycho-légal en a même conclu que ce dernier était narcissique, manipulateur, et imperméable à toutes thérapies. Il a été reconnu coupable d'aliéner sa propre fille et d'avoir créé un pacte de loyauté. Selon l'expert, ma fille était un cas d'aliénation sévère qui, suite à sa recommandation, a été placé dans un centre d'accueil pour la désintoxiquer du père (les mots utilisés par l'expert au juge). Pour ma part, je ne trouve aucun mot pour vous décrire comment j'ai vécu cette séparation sauf que je me suis retrouvée hospitalisée encore une fois.

Suite à son placement et aux visites supervisées que son père devait avoir avec elle, et malgré tous les moyens mis en place, les visites ont dû être interrompues à plusieurs reprises car il s'en prenait toujours à elle. Malheureusement, le juge, à l’encontre de toutes les conclusions des rapports, a décidé qu'elle pouvait retourner chez lui sans aucune restriction. WoW !. Et c'est à partir de cette décision que sa descente au enfer à elle a commencé avec plusieurs tentatives de suicide et hospitalisations. J'aimerais tellement être capable de dire à ce juge les dommages que cela lui a causés et les miens. De mon côté, même après 20 ans, je suis la folle et la méchante et son père est parfait. Je n'ai jamais baissé les bras, car ma fille ne m'a jamais renié. Mon rôle de maman avec elle a tellement été saboté mais je suis convaincue qu'un jour, elle finira peut-être par comprendre. De son côté, le père continue de faire du ravage en me dénigrant, en salissant toujours mon image et en lui faisant croire que je ne paie pas pour ses études, et j'en passe… Je termine en disant qu'à l'âge de 6 ans, elle m'avait dit qu'un jour qu’elle irait étudier en Europe. Elle réalise actuellement ce rêve. Je suis très fière d'elle et je lui dis dès que j'en ai l'occasion. Elle n'a pas choisi de s'éloigner pour rien.

Vero, 38 ans Aliénation

Je suis la mère d’un beau garçon de 16 ans. Il a récemment coupé les liens après environ six années d'éloignement progressif, d’annulation de nos projets et voyages,… Quand je vivais avec son père, je n'avais pas le droit de sortir avec mes amies. Il était possessif et contrôlant. Je constate, avec beaucoup de chagrin, qu'il exerce le même contrôle sur notre fils. Lire plus

Je dois lutter quotidiennement contre mon chagrin avec des idées noires de plus en plus présentes. J'essaie de garder espoir mais je suis triste de constater le nombre de parents ciblés qui ne récupèrent jamais de liens.

Tout ce que j'ai demandé c'était 50% de mon droit parental, 50% de son amour. Je n'ai jamais voulu enlever le 50% auquel son père avait droit.

Je ne crois pas qu'il existe sur terre une douleur plus vive que celle de perdre son enfant d’une telle façon. :(

Nathalie, 52 ans Aliénation

Déjà 5 années !!! Sans mes 3 enfants devenus adultes peruds par le fameux monde de l’aliénation parentale. La fameuse loi qui dit que ton propre enfant peut décider de ne plus te voir. Car il a 14 ans, wow !!!  La dégradation souffrante d'en perdre un à la fois. Lire plus

Une bataille perdue d’avance et combien d’énergie à espérer que tout va finir par entrer dans l’ordre. La peur de perdre mes enfants était plus souffrante que des avoirs perdus. C’est terminé tout ça. J’ai consulté, j’ai appris la résilience. Et bien oui ça s’apprend ça l’air !!!! Ils font partis de mon passé maintenant et la vie continue !!! Il y a mes enfants avant la séparation à laquelle je garde de merveilleux souvenirs et mes enfants après ma séparation à laquelle je préfère oublier. Je vis maintenant ma liberté !

Cindy, 39 ans ans Aliénation

J’ai deux belles filles, deux merveilles. Mes belles « pinotes » comme je les appelle (appelais). Avant elles aimaient ce mot d’amour. Quand elles ont arrêté de venir à la maison, j’ai d’abord été en colère. J’ai dû me débattre, me démener pour protéger ma relation avec mes filles, pour protéger ma famille, pour faire comprendre à mon entourage que ce qui se passait n'était PAS normal. Lire plus

J’ai appelé à l’aide. CLSC, DPJ, avocats, etc. Mes filles ne me donnent pas vraiment de raison de ne plus venir à la maison. Tout ce qu’elles disent (et c’est consigné tel quel dans les dossiers) c’est : « On veut que tu respectes notre décision ». Ça m’a pris longtemps avant de comprendre ce qui se passait vraiment. Le conflit de loyauté, l’aliénation, l’exclusion parentale…

J’ai dû déménager deux fois, changer de ville deux fois, pour me rapprocher d’elles. J’ai changé de job aussi pour m’adapter aux demandes. Ça n’a rien changé, ça n’a rien donné. À travers tout ça, j’ai fait une dépression, j’ai été en arrêt de travail… et j’ai aussi fait une tentative de suicide.

On dit qu’il faut parler de sa détresse. Malheureusement, la douleur, la détresse d’un parent ciblé et rejeté (pour reprendre les termes du CAP) est méprisée par les intervenants. Quand tu es un parent rejeté, quand l’exclusion parentale est le but ultime de l’autre parent… tu sombres, ta détresse est réelle. Je ne veux pas jeter de blâme à personne, mais il y a une sérieuse incompréhension des enjeux et de ce que vit un parent privé de ses enfants et de sa famille. Le deuil d’un enfant vivant, c’est inhumain!

J’ai eu honte de souffrir autant, d’être faible au point de ne pas pouvoir travailler, de faire une dépression et de me rendre au point de vouloir m’enlever la vie. Plus maintenant. Je n’ai plus honte. Et comme ils disent avec le mouvement "Metoo", il faut que la honte change de camp.

Aujourd’hui, je vais mieux, beaucoup mieux. Je prends soin de moi, je comprends ce que je vis et ce que vivent mes filles, et je veux être en santé quand elles seront prêtes ou seront en mesure de revenir vers moi. J’ai la chance de consulter sur une base régulière une extraordinaire travailleuse sociale qui comprend l’aliénation parentale et qui me guide.

Je rappelle à mes filles que je les aime. Que je suis là. Elles savent que mon amour est inconditionnel. Aujourd'hui, elles lisent mes messages sur Instagram. J’essaie de les aimer et de les soigner à distance. Elles ne répondent pas, mais elles me lisent. Je sais qu’il y a de l’espoir.

Cindy

K.L., 35 ans ans Aliénation

J’ai trois filles. Toutes trois exposées à des comportements aliénants. Ma plus grande a été suivi par quatre travailleurs sociaux en trois ans. À ma connaissance, sur ce nombre, trois ont fait des plaintes à la DPJ, inquiets de l’état de ma fille et du discours aliénant du papa. Lire plus

Reculons dans le temps: Ma grande a 11 ans. Elle me supplie de l'envoyer vivre chez son père parce que c'est la seule place où elle peut être bien, et elle dit (me hurle) que si je veux son bonheur c'est ce que je dois faire ! Elle refuse désormais de me parler et se refuse à avoir de beaux moments en famille. Apparaissent alors les premiers signes de troubles psychosomatiques : anxiété et insomnie.

Suivrons plus tard les troubles psychiques et troubles de personnalité limite : TPL, automutilation, idées suicidaires, stress post-traumatique, etc.

Une première travailleuse sociale va entrer dans notre vie et va aider ma fille à passer la première vague d’aliénation. Ma fille vit de l'ambivalence sur son rôle d'enfant et retombe souvent dans le piège du chantage émotif de son père. Il finit par la convaincre de prendre un avocat. Rappelons qu’elle a 11 ans.

Les signalements faits à la DPJ sont finalement retenus. Les crises de panique de ma fille et son état anxieux ont commencé à devenir vraiment difficile à contrôler. La DPJ reconnait qu’il y a compromission venant des comportements et paroles aliénantes du père. L’expertise psychosociale témoignera en ce sens également.

Ma fille a nommé à la DPJ qu'elle ne savait plus si elle pouvait me faire confiance, qu'elle ne connait que la maman « gentille » mais que papa lui a prouvé qu'il y avait la maman « méchante ». À un moment, la DPJ a mentionné une phrase du père dite à ma fille, qui définit à elle seule la relation qu’elle a avec son père : « Si tu m'aimais vraiment, tu serais déjà chez nous".

18 mois d’allers-retours, de support de la part de la DPJ, de compassion, de compréhension, mais aussi d’impuissance !

J'ai une enfant qui, aujourd’hui, a des problèmes importants d'estime d'elle-même... qui ne pense pas mériter le bonheur. J'ai une enfant qui me dit : « Maman, n'importe où je serais, même enfermée à l’hôpital, ça serait mieux que chez vous, mais ne le prend pas personnel… ».

Au bout de 18 mois, nous passons une énième fois en cour. À la demande de ma fille. Elle prend part aux négociations. Il est très clair qu'elle doit tout tenter pour remporter la bataille. Elle doit mériter l'amour et la valorisation de papa. L'expertise témoigne pourtant très bien de la dynamique défectueuse de la relation entre papa et les enfants.

Malgré tout, la juge accorde au père, la garde exclusive de ma plus grande. Elle accorde la garde au père parce que ma fille est en âge de décider ; parce qu’elle ne présente aucune ambivalence ; parce que si ma fille n’est pas en danger « réel », le papa n’étant pas violent (physiquement), elle n’a d’autre choix que de l’accorder.

Oui, il est grand temps que la violence psychologique soit reconnue et condamnée. Et que la parole d’un enfant sous emprise ne soit pas prise pour du « cash » mais entendu pour ce qu’elle tait aussi !

Ma fille s’est sentie soulagée par la décision de la juge. Oui, son devoir était fait, sa mission accomplie. Plus de conflit de loyauté pour elle (en apparence) mais, à quel prix ?

Revenons au présent : Ma fille aura passé 5 mois chez son père. La DPJ a dû la sortir d'urgence en raison des signes de détresse qu’elle affichait. Elle a d’abord été placée en famille d'accueil, puis en centre jeunesse. Impossible pour elle de venir à la maison puisque pour elle il n'existait plus de « maman gentille », juste la « maman méchante ». Elle est revenue dans la famille au bout d'un an. Volontairement. Et apaisée. Mais pas sans conséquences. Elle a entre autres développé un trouble de la personnalité limite TPL avec tout ce que ça implique.

Elle n'a plus de contact avec son père depuis plus d’un an. Et la réconciliation avec moi est loin d'être gagnée. Moi, j'ai vécu l'une des pires périodes de ma vie. L'impuissance et l'anxiété me suivent toujours.

Mais j'ai espoir. J’ai retrouvé ma fille. Elle est blessée et meurtrie, mais l'aide et le support des gens autour de nous nous aide à nous reconstruire. Une équipe fabuleuse est mobilisée pour aider ma fille et ma famille : DPJ, pédopsychiâtre, expert TPL et le CAP. 

Mes trois filles, je vous aime inconditionnellement 

À vous tous dans la même situation, courage !

K. L.

Émy, 37 ans ans Aliénation
L.Z., 42 ans ans Aliénation
Père
Frédéric Aliénation

My two children Victor 12 and Marie 10 are with their mother. She remarried with a person who calls himself "dad". The children had sent me several letters of insult, one of which was sent by registered mail, something that everyone saw as a deliberate act by their mother.

G.H., 70 ans Aliénation

Mon histoire remonte au début des années 1980. Mon ex m'a empêché de voir ma fille, pourtant j'avais des droits d'accès. Parfois, je réussissais à la sortir pour quelques heures. Un jour, mère et fille ont quitté le Québec  sans me prévenir. Lire plus

J'ai été 23 ans sans nouvelles malgré les efforts de mon avocat et d'un détective. Elles se cachaient bien (en Ontario).

Au début des années 2000, mon ex a repris contact avec moi pour tenter de "m'expliquer" et nous avons été trois jours à pleurer ensemble. Après son départ, ma fille est venue ma voir, avec son mari. Leur mariage a eu lieu à mon insu. Les retrouvailles furent émouvantes, mais elle est repartie et est demeurée silencieuse à nouveau. J'ai appris un jour, de manière détournée, que ma fille a deux enfants : je suis donc grand père, mais elle m'a caché leur naissance. Je n'ai aucun moyen de les voir, la famille demeure en Ontario. *Soupir.

Adrian, 32 ans Aliénation

Cela fait déjà 5 ans que nous nous sommes séparés et c'est la troisième fois que la DPJ entre dans nos vies. Le dernière fois, après plusieurs mois de "brainwash" la maman a convaincu mon fils ainé de porter des accusations contre moi à la police. Encore une fois, c'est moi que l'on osculte à la loupe plutôt de regarder aussi du côté de la mère. Je suis épuisé de cet éternel recommencement. Même si actuellement c'est calme, je ne sais jamais ce qu'il m'attend au détour.

P.C, 45 ans ans Aliénation

Je combats le poison de l’aliénation parentale depuis plus de 7 ans. C’est une réalité qui affecte et fragilise la santé mentale des enfants et des parents.

J’ai 3 enfants, et nous avons toujours été, selon le jugement, en garde partagée depuis la séparation. Mais mon temps parental n'a à peu près jamais été respecté. Lire plus

Je suis en contact avec mes 2 plus vieux (tous deux adultes, aujourd'hui), mais mon plus jeune, à l’aube de l’adolescence, est chez l’autre parent à temps plein. Je ne suis pas en rupture de lien avec mon plus jeune, mais je suis en rupture de contact. Je fais la distinction entre les deux ; c’est important, car je mesure ma chance.

Mon plus jeune fils me parle, il vient parfois dîner à la maison les jours d’école. J’ai donc toujours un lien (affectif) avec lui. Mais il n’ose plus venir à la maison pour les week-ends, les vacances d’été, la relâche, les Fêtes, etc. Il a cessé de venir du jour au lendemain. Et il n’a plus vraiment de contact avec ses grands frères. Quelques moments de jeux en ligne, quelques échanges Messenger. Sans plus.

Rupture de contact, donc, pour la famille élargie.

C’est l’histoire qui se répète, car nous sommes, en tant que famille, à vivre une seconde vague d’aliénation parentale.

Mon plus vieux, au plus fort du premier épisode d’aliénation parentale, il y a 7 ans, a fait une dépression majeure. Il a manqué plusieurs mois d’école, et il a mis des années à se rétablir.

Celui du centre a eu des épisodes d'automutilation. Il a aussi fait une tentative de suicide.

Au bout de quelques années, après avoir été suivi par des psychiatres, ils ont choisi de revenir à la maison. Ils se sont mis volontairement à l’abri des comportements aliénants. Mais ils en portent encore les séquelles.

Quand on lit la science entourant l’aliénation parentale, on voit bien que ce sont des comportements, séquelles et troubles psychosomatiques « classiques » qui naissent d’une dynamique d’aliénation parentale sévère.

C’est « text book », comme disent les experts.

Or, alors que l'histoire se répète avec le plus jeune, on n’entend pas la détresse — sourde et invisible à l’oeil nu — de mon plus jeune pris à son tour dans cette prison et ce poison qu’est l’aliénation parentale.

Si j'accepte de témoigner, c'est pour souligner l'importance de la prévention. Je survis comme parent et j’arrive aussi à mieux vivre en m’outillant. Les groupes de soutien du CAP aussi m’ont beaucoup aidé.

Oui, en parler aide. Il faut en parler, trouver les ressources qualifiées. Mais on sait qu’il y a pénurie de TS (10 mois d’attente dans mon district), de psychologues, d’intervenants, etc. Et pour la plupart d’entre eux, un manque de formation, donc une impuissance devant la réalité des parents et des enfants touchés.  

À quand votre prochain chantier ? L’accès aux intervenants et la formation des intervenants ? On sait que la santé mentale des jeunes est fragile. Maintenant, il faut les écouter… avec soins... et entendre aussi ce qu'ils taisent.

P. C.

S., 37 ans ans Aliénation
J.D., 33 ans ans Aliénation
P.G., 38 ans ans Aliénation
C.P., 46 ans ans Aliénation
Health & Social Service Professional
S.G. Travailleuse sociale, 45 ans Aliénation

Depuis 25 ans, j'accompagne des familles vulnérables ; celles qui sont confrontées à la violence sous toutes ces facettes. La violence invisible qui accompagne le quotidien des enfants témoins des conflits sévères de séparation est pernicieuse, invasive et destructrice pour leur développement. Lire plus

Vient un jour où l’enfant prend position clairement contre son père ou sa mère par allégeance au parent aliénant ! L’enfant soldat endosse le mépris du parent aliénant sans aucune ambivalence ; c’est le syndrome d’aliénation parentale.

Pour bien comprendre cette problématique, l'intervenant doit aller au-delà des paroles déchirantes prononcées par cet enfant qui est mandaté de détester son père ou sa mère ! 

La guerre est déclarée, maintenant l'enfant soldat doit protéger le parent qui lui apparaît le plus vulnérable : le parent aliénant. 

Par loyauté à cet "amour conditionnel", l'enfant se positionnera bien malgré lui dans cette bataille à finir : soit de briser le lien avec le parent aliéné qui lui, l'aime pourtant inconditionnellement. 

Comme professionnel, nous devons exercer une analyse exhaustive de son milieu familial : scruter à la loupe les antécédents familiaux et tracer une histoire familiale la plus fidèle que possible. Pour aider cet enfant, nous devons parfois recadrer les faits passés afin qu’il puisse s’approprier sa « propre histoire ». 

A vous, parents qui vivez une situation d'aliénation parentale, soyez patient, tolérant. Allez chercher de l'aide professionnelle pour comprendre et aider votre enfant à traverser une épreuve qu'il n'a pas choisi.

Other
Arianne, 32 ans Aliénation

Je suis avec mon copain depuis 6 ans. Il est séparé depuis 8 ans. Au début, j'ai remarqué beaucoup de conflits entre les parents. Père et mère se dénigre l'un et l'autre. La mère habite une région éloignée et pour ses raisons personnelles, elle prenait les enfants au 4 mois. La mère est persuadée depuis ce temps que les enfants sont maltraités par le père Lire plus

(appel la police, message texte que j'ai vu et propos entendu, propos rapportés par les enfants ). Je suis parfaitement consciente du conflit de loyauté. Le père tente de se justifier ... Bref, je navigue dans l'enfer qui n'est pas vraiment le mien...

Janvier 2017 : le père cède la garde à la mère (fatigué des procès) durant un droit d'accès : la petite dit " je suis plus bien avec toi, papa". Cette soirée-là, la mère l'amenait à l'urgence pour des rougeurs vaginales ( j'ai habité avec la petite à mon conjoint et elle ne s’essuie pas )

Mars 2017 relâche : elle descend pour la relâche, passe une journée avec moi et l'autre nous sommes chez la grand-mère. Papa travaille et moi je suis à l'école.

Fin Mars : la DPJ appelle, allégations d’abus physiques, sexuels, psychologiques venant de la mère. Interdit de contact durant 2 mois.

Avril : l'évaluation démontre un discours peu probable de la petite, très coloré selon la police et la DPJ. Verdict : conflit de séparation. Non fondé pour la violence et corroboré avec les soi-disant témoins de violence. Les droits d'accès sont difficiles, la petite fille fait des crises de colère.

Novembre : 2017, placement de la petite en foyer de groupe (comportements inappropriés chez sa mère)

Janvier 2018 : mon conjoint vient de recevoir le rapport de la psychologue de la DPJ. L'expert a rencontré la mère et l'enfant, sans voir le père. Les mêmes discours de violence ressortent encore. Copier-coller (l'enfer recommence). Ce rapport sera déposé ce lundi en cour. Il ne parle pas du conflit, mais des propos de la mère et de la fillette concernant des abus.

Mon conjoint est à bout et veut couper les ponts car c'est trop difficile. Il n'a pas maltraité sa fille et j'ai habité avec eux. La petite demande constamment à son père quand elle pourra venir le voir, lui et le reste de la famille...

N.P. Enseignante, 35 ans Aliénation

Complètement fou, comme enseignante, je vois les répercussions de ces gestes commis par des parents. Agressivité, manque de confiance en soi, intimidation, changements dans les résultats scolaires, également dans leurs relations avec les pairs et les adultes. Honnêtement, rien de positif de mon expérience.

S.P - Nouveau-conjoint, 45 ans Aliénation

De mes observations depuis les 5 dernières années (et l'aliénation était déjà commencée depuis longtemps, probablement avant même leur séparation), je compare l'aliénation à UNE SECTE. En aliénation parentale, on fait face à un (ou une) gourou, manipulateur de classe mondiale, qui a commencé son manège bien avant que nous nous en apercevions, chers aliénés. Lire plus

Christel Petitcollin les désigne comme "des martyrs avec un mégaphone" ou "des petits morveux de fond de cours d'école", ce qui, résume assez bien le personnage. Au risque de paraître dur, le bien de l'enfant n'est nullement pris en considération de sa part (même s'il le crie haut et fort). Mon point de vue, c'est que ces "manipulateurs" ne sont tout simplement incapables d'amour. Et du côté de l'enfant, le raisonnement est assez simple: "Pourquoi papa (ou maman) me voudrait du mal?" et ne voit pas (tout comme nous avant d'en subir vraiment les conséquences) que l'amour ne fait pas partie de l'équation.

De notre côté, nous avons évité de tomber du côté de la justice pour "préserver" les enfants. La "loi" n'est pas la "justice"; et ces petits morveux de fond de cours ne jouent pas à ce niveau. Il (ou elle) fait partie des enfants contre le parent; ils ne se considèrent pas ( ou n'ont pas la maturité) comme un parent.

Nous avons continué d'arroser les fleurs du mieux que nous pouvions, nous avons pété les plombs de temps à autres (la dernière fois remontant à il y a quelques jours). C'était "notre" solution; nous faisons de notre mieux avec ce qu'on a. Nous subissons de longues absences et restons accrochés aux téléphones dans l'espoir d'un simple "allo".

De ce qu'on a remarqué, moins nous donnons de munitions au manipulateur, plus il a tendance à s'emmêler dans sa propre corde. Est-ce facile? Assurément NON. Il y a toujours une toile d'araignée qui traine et plus on bouge, plus l'araignée tisse...Courage à toutes et tous.

J'ai remarqué récemment que la phrase "Tu as le droit d'aimer tes deux parents!" fait son effet auprès de l'enfant. En plus, elle ne peut pas être reprise négativement. Il faut regarder l'enfant comme aussi une victime de l'aliénant, même s'il semble le défendre...

In a gentle way, you can move the world
- Gandhi